Depuis que les discussions sur la nécessaire revalorisation des salaires des personnels dans le cadre de la réforme des retraites ont commencé, le Sgen-CFDT demande à chaque fois la prise en compte de la situation des agents évoluant dans les autres filières que celles des enseignants.
Les médias évoquent essentiellement la revalorisation des rémunérations des enseignant·e·s pendant que les personnels des bibliothèques, des filières ITRF, administratives, de santé et sociales s’interrogent légitimement sur le sort qui leur sera réservé.
Pourquoi une revalorisation ?
Le passage au système de retraite par point va améliorer la situation des agents dont la courbe de l’évolution indiciaire sont les plus « plates » (catégorie C et B). A l’inverse, le passage au système à point entraîne le risque d’un niveau de pension à la baisse pour certaines catégories de personnels dont les fins de carrières sont très ascendantes. Les nombreux agents de catégorie C dont les pensions sont inférieures à 1000€ verront également leur situation améliorée. La CFDT revendique une pension minimale équivalente au SMIC.
Cependant, dans le système de retraite actuel, le montant de la pension est calculé uniquement sur la base de la rémunération liée à l’indice détenu en fin de carrière (6 derniers mois). Les différentes grilles indiciaires sont identiques d’une fonction publique à l’autre. Cela permet, actuellement, qu’à déroulés de carrière identiques, des agents exerçant des missions similaires bénéficient de niveaux de pension identiques.
Le nouveau système intégrera les primes dans le calcul de la pension. Cela aura pour effet d’entraîner un écart de pension entre agents exerçant des missions et/ou ayant des carrières similaires si leurs primes sont différentes. Or, dans l’Éducation Nationale comme dans l’Enseignement Supérieur et la Recherche, des agents ont des niveaux de primes plus bas que dans d’autres ministères.
Les taux moyen de primes actuels
Les montants planchers de l’IFSE pour les filières administratives, ITRF, bibliothèques, et sociales sont parmi les plus bas au regard de ce qui se pratique dans l’ensemble de la fonction publique d’État.
Le bilan social du M.E.N.J fait état d’un niveau moyen de prime dans le revenu brut de 14,2% pour un agent de catégorie C, 18,6% pour un agent de catégorie B et 17,8% pour un catégorie A. Ces niveaux concernent l’ensemble des agents A.T.S.S. En catégorie A, il faut souligner qu’il y a des écarts importants entre les administratifs et les personnels santé-sociaux.
Les montants moyens ne reflètent donc pas la grande diversité qui peut exister. C’est le cas également dans l’enseignement supérieur avec l’autonomie des établissements.
Les simulateurs fournis par le site du gouvernement, quant à eux, basent leurs calculs sur une part de primes à 18% pour les C, 33 % pour les B pour un attaché.
Le Sgen-CFDT et la CFDT attentifs à la revalorisation de toutes les filières.
Le Sgen-CFDT s’engage pour tous les personnels ayant peu de primes et qui seront de ce fait en situation défavorable pour le passage au nouveau système de retraite. Cela passe par des discussions menées tant au Ministère de l’Éducation nationale qu’à celui de l’Enseignement Supérieur, de la Recherche et de l’Innovation. Pour ce dernier, une première phase de revalorisation aura lieu dans le cadre du projet de loi de programmation pluriannuelle de la recherche (LPPR). La compensation liée aura retraite sera discutée dans un second temps.
A chacune des rencontres ministérielles auxquels il participe, le Sgen-CFDT met en avant que tous les personnels doivent bénéficier d’une revalorisation, de la prise en compte de la pénibilité de certains métiers et de tous les nouveaux droits qu’il revendique (retraite progressive, aménagements de fin de carrière…).
Nos axes revendicatifs pour la revalorisation
- Revaloriser c’est d’abord revaloriser le montant des primes pour tous, afin d’aller vers plus d’équité entre ministères. Les montants planchers de l’IFSE doivent être revus à la hausse.
- Le nombre d’agent de catégorie C dans nos ministères représentent 1,3 fois le nombre de collègues de catégorie B, alors que tout le monde s’accorde à dire que les missions qu’effectuent la plupart des adjoints correspondent dans les faits à celles définies pour des agents de catégorie B. Il faut un plan fort de requalification des postes. Celui-ci doit s’accompagner de contingent pour les listes d’aptitude conséquents.
- Plus largement les taux de promotions pour l’avancement de grade ne sont pas non plus suffisants. Par exemple, 10% des promouvables pour le passage au grade d’attaché principal, ou de SAENES classe exceptionnelle (8,5% pour la classe supérieure). Le taux se situe entre 5 et 8% dans la filière ouvrière. Une variété plus importante existe chez les ITRF : entre 7,5 et 12% chez les ATRF, entre 10 et 14% chez les techniciens…
- Un travail sur les grilles indiciaires doit également être mis en œuvre. Cela se négocie au niveau de la fonction publique ou des ministères selon les corps. Au niveau fonction publique, c’est la CFDT-Fonction publique qui le porte, avec la volonté de poursuivre la voix tracée par le protocole PPCR. Il en est de même pour ce qui touche à l’éternelle question de la revalorisation de la valeur du point d’indice.
- L’amélioration des modalités de reclassement à l’entrée dans la fonction publique et lors de changement de corps.
Les discussions sur les revalorisations s’accompagnent de discussions sur les métiers, les parcours professionnels, la formation, la qualité de vie au travail… cela doit aussi être le cas pour toutes les filières.
Sur tous ces chantiers le Sgen-CFDT s’engage pour tous.