À l'occasion de cette rentrée, le Sgen-CFDT revient sur les mesures phares annoncées, mesures qui vont pour certaines profondément changer le paysage de l'école : scolarité obligatoire à 3 ans, inclusion scolaire, classes dédoublées...
Après les mouvements sociaux du printemps qui ont secoué l’Education nationale, cette rentrée 2019 sera notamment marquée par un certain nombre de mesures issues de la Loi « pour une école de la confiance » votée en juillet. Le Sgen-CFDT fait le point sur ces différentes thématiques.
Une Loi « pour une école de la confiance » qui va se mettre en oeuvre
Cet été, les premiers décrets d’application de la Loi votée en juillet par les deux assemblées sont sortis.
Parmi eux, ceux mettant en place l’instruction obligatoire à 3 ans. Si cette mesure ne va toucher globalement que 25 000 enfants en France (surtout à Mayotte, la Réunion et en Seine Saint Denis), elle va pourtant modifier au quotidien la vie de beaucoup d’enseignants : contrôle de l’assiduité des élèves, protocole d’aménagement de la scolarité à faire signer et à mettre en oeuvre à la demande de la famille, aménagement des locaux pour permettre à plus d’enfants de petite section de faire la sieste au sein des locaux scolaires, entre autres. Cette dernière problématique ne pourra se résoudre en un coup de baguette magique. En effet, cela nécessite pour les municipalités des investissements et donc des fonds. Le Ministre en a semble-t-il conscience puisqu’il annonce la mise en oeuvre, en accord avec les municipalités, d’un plan d’investissements sur le bâti financé par l’État.
Les classes dédoublées : oui mais !
L’extension du dispositif de classes dédoublées dans les zones prioritaires devrait s’achever à cette rentrée, tout au moins pour les CP et les CE1. Si, pour le Sgen-CFDT, cette mesure peut correspondre à des besoins, elle a eu aussi pour conséquence de mobiliser tous les moyens humains. Le coût est donc énorme et s’est fait souvent au détriment des postes de remplaçants et des autres classes (CE2, CM1, CM2) qui ont vu leurs effectifs croître.
Il s’agit aussi, d’autre part, de laisser une véritable liberté pédagogique aux enseignants. Trop souvent, la pression mise sur les personnels de ces classes pour faire réussir les élèves coûte que coûte est importante. Les enseignants sont des professionnels capables de penser leur pédagogie et de répondre aux besoins des élèves. Pour le Sgen-CFDT, il convient donc de leur faire confiance. Si le discours actuel du Ministre tend vers une plus grand horizontalitée, il paraît important qu’à tous les étages de la pyramide le discours soit le même, notamment au plus près du terrain dans les circonscriptions.
Direction d’école : retour de l’agenda social
Lors d’un récente audience, le Sgen-CFDT a rappelé les engagements non tenus par le Ministère sur la mise en oeuvre d’un agenda social autour de la direction d’école et notamment la promesse de mesures pour la fin juin 2019. Parce qu’il s’agit de faire avancer ce dossier, il est important de ne pas ressasser le passé mais de construire l’avenir, trop de directeurs et de directrices étant en souffrance. Le Ministre a réaffirmé la volonté de faire aboutir ce dossier. Il proposera aux partenaires sociaux un calendrier pour cet agenda dans les premiers jours de septembre.
Pour le Sgen-CFDT, il s’agira d’acter des avancées à court terme pour améliorer le quotidien des directeurs et directrices, mais aussi de mettre sur la table la question du statut juridique de l’école et du pilote chargé de mettre en oeuvre, au quotidien, les mesures nécessaires à son fonctionnement.
Améliorer la rémunération des enseignants : une nécessité pour le Ministre
Le Président de la République avait fixé le cap en avril, le Ministre souhaite s’emparer de ce dossier à l’occasion de cette rentrée. Il est vrai que depuis le début de ce quinquennat cette question, avec le gel du point d’indice et le jour de carence, est au coeur des préoccupations de la profession. Avec un corps de professeurs des écoles dont la rémunération est parmi les plus faibles d’Europe, des enseignants qui ne peuvent accéder aux heures supplémentaires ou à diverses primes, la perte de leur pouvoir d’achat est considérable. Cet engagement de la part du gouvernement a été percuté par la concertation actuelle autour de la retraite des fonctionnaires et de la durée de cotisation prise en compte. Pour le Sgen-CFDT, cette question est essentielle et doit se conjuguer avec une réflexion sur le temps de travail des enseignants et sa nécessaire déconnexion du temps de présence élèves. Mieux rémunérer les enseignants certes, mais il faut aussi leur permettre de mieux travailler ensemble pour la création des parcours d’élèves ou l’accueil des élèves à besoins particuliers. Ces temps doivent être considérés comme du travail en plus et rémunérés en heures supplémentaires. C’est à ce prix que la confiance sera établie et qu’une certaine équité existera entre premier et second degré. Le Ministre va donc mettre en place un observatoire des rémunérations. Observer, pourquoi pas, mais les personnels attendent quant à eux des actes.
Des mesures pour sécuriser l’école inclusive.
Cette rentrée voit se concrétiser la mise en oeuvre des PIAL sur tout le territoire. Rattachés au collège de secteur ou à une école référente, ils doivent permettre une plus grande réactivité dans la mise à disposition des AESH. Cette plus grande proximité doit donc réduire les délais entre la décision de la MDPH et la mise en oeuvre effective des mesures au sein de l’école. Tout cela doit permettre une meilleure prise en compte des élèves à besoins particuliers. Ils doivent aussi renforcer davantage la complémentarité entre professionnels de l’éducation et du secteur médico-social. Reste maintenant à ce que ce déploiement des PIAL se fasse le plus rapidement possible et que les moyens notamment humains soient à la hauteur des besoins.
Le Sgen-CFDT, qui porte le dossier de l’inclusion scolaire depuis fort longtemps, salue donc l’avancée annoncée par le Ministre autour des AESH. Désormais, ces personnels ne seront plus recrutés sous contrat aidé mais progressivement en CDI. Le redéploiement de ces contrats devrait se terminer pour la rentrée 2020. Cela devrait donc avoir pour conséquences pour les AESH la sortie de la précarisation et la possibilité de bénéficier de temps complets grâce à la mutualisation. Cette mesure, défendue par le Sgen-CFDT, devrait donc profiter à tout le monde : personnels AESH, personnels enseignants et en premier lieu les élèves.
La rentrée s’annonce donc active. Le Sgen-CFDT ne manquera pas de porter chaque fois qu’il le peut la parole des collègues dans les différentes instances. Des avancées, il y en a donc quelques unes pour cette rentrée. Mais c’est avant tout par un dialogue social constructif avec le Ministère que le Sgen-CFDT entend poursuivre son action. Affaire à suivre.
Dérogation d’assiduité en petite section… Des éclaircissements !
« La demande d’aménagement, écrite et signée, est adressée par les personnes responsables de l’enfant au directeur de l’école qui la transmet, accompagnée de son avis, à l’inspecteur de l’éducation nationale de la circonscription dans laquelle est implantée l’école, dans un délai maximum de deux jours ouvrés. L’avis du directeur de l’école est délivré au terme d’un dialogue avec les membres de l’équipe éducative.
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