Quelle place pour les options dans le nouveau bac Blanquer ?

Dans le nouveau Bac « simplifié » de Jean-Michel Blanquer, les options ne comptent plus ou presque. Mis à part le latin et le grec qui relèvent d’un régime spécial, les options ne rapportent plus de points au baccalauréat, et leur évaluation se fait uniquement dans le cadre des notes du bulletin.

Quelle place pour les options dans le nouveau bac Blanquer ?L’évaluation des options se fait donc par des notes qui seront moyennées à part égale avec toutes les autres notes du bulletin des autres disciplines : cette moyenne aura un poids de 10 % dans l’obtention du baccalauréat.

Des options pour diversifier un parcours ?

Autant dire que le choix par un élève d’une option ne se fera plus de manière « utilitariste » pour « gagner des points », ni même pour compenser une moyenne fragile.

Peut-être les élèves feront-ils donc des choix plus personnels et seront-ils plus motivés. Cela permettra peut-être aussi de lever les anxiétés de bachotage que génèrent aujourd’hui les diverses modalités d’évaluation, y compris des options. Peut-être les enseignants pourront-ils faire travailler les compétences associées sans le formatage et l’évaluationnite permanente qui contraindront fortement  les disciplines du tronc commun… Les enseignements optionnels seront-ils le dernier espace de liberté pédagogique de la réforme et de ressourcement pour les élèves ?

Mais avec quelle reconnaissance ?

Cette transformation de la prise en compte des options se fait en absence totale d’étude d’impact par le ministère des conséquences de cette mesure sur les postes et du nouveau paysage linguistique que cela va induire. De même pour les options artistiques, la concurrence potentielle avec les spécialités artistiques n’a pas été évaluée.

Une fois de plus les personnels ne sont pas considérés dans leur identité professionnelle et dans l’expertise qu’ils apportent, mais comme des exécutants d’une politique qui peine à expliciter les objectifs poursuivis.

En effet, il n’est pas prévu grand-chose pour valoriser dans le parcours de l’élève le « plus » que constitue ces enseignements. Comment l’identifier clairement au travers des moyennes du bulletin ? Comment en faire un atout utilisable par les élèves lors de leur cursus ultérieur ?

Le Sgen-CFDT propose que, comme pour l’engagement associatif et civique des élèves, le suivi des options et les compétences qui y ont été acquises soient mentionnées dans un « supplément au diplôme », sur le modèle de ce qui se pratique aujourd’hui dans le post-bac.

Ce supplément au diplôme, distinct de la « collante », pourra être intégré à la fiche Avenir et ainsi valorisé dans Parcoursup. Mais aussi au-delà, il sera utile à la reconnaissance de compétences particulières travaillées au lycée. Ainsi ces choix pourront-ils colorer le parcours des élèves, et ce en dehors des classiques « notes » plus ou moins élevées qu’ils obtenaient jusque là. La question se posera d’ailleurs aussi  pour les options maths (expertes et complémentaires) et droits et enjeux du monde contemporains.