Réunion académique du Sgen-CFDT Bordeaux pour les Psy-EN

Le Sgen-CFDT Bordeaux a organisé une réunion académique spéciale « conditions de travail des Psy-EN »

Le Sgen-CFDT Bordeaux a organisé une réunion académique spéciale « conditions de travail des Psy-EN »

avec B. Robin, secrétaire fédérale du Sgen-CFDT .

Le 8 novembre, le Sgen-CFDT a organisé cette réunion à Bordeaux qui a mobilisé un bon groupe de collègues motivées par le thème des conditions de travail, avec la présence notable d’une majorité de psy EN EDA.

Les échanges ont été très riches, souvent chargé d’émotions au vu des difficultés évoquées et une analyse détaillée des situations de travail très dégradées des EDA, source de réelle souffrance.

Ces échanges ont permis une connaissance réciproque des activités du 1er et du 2nd degré pour repérer les points communs et les différences entre les deux spécialités.

 

  • Echange sur les conditions de travail, un an après  la création du corps unique des Psy-EN :

Pour les EDCO :

  • Sentiment bizarre de recommencer l’année comme si rien ne se passait pour les services d‘orientation CIO et Dronisep…
  • Malaise après un an de mobilisation pour les services : découragement, perte de sens et de lisibilité.
  • Colère de n’avoir pas de directives nationales ou académiques suite à la création du corps : pas de hiérarchisation de nos missions.
  • Difficulté de se positionner face aux multiples missions listées dans le décrêt : souhait de rester positionné.es sur le champ du conseil en orientation avec notre spécificité de psy dans l’entretien conseil, pour tous les jeunes et pas seulement ceux en difficulté.
  • Amertume  qu’on nous demande de former les profs à faire notre métier et qu’on se retrouve très souvent sur des problématiques lourdes
  • Évolution des activités avec augmentation des réunions institutionnelles, des bilans et des suivis d’élèves en grande difficulté, au détriment d’entretiens de conseil en orientation.
  • Conviction que le recentrage sur un rôle de psy pour les scolaires fragilise les CIO et qu’avec l’affectation des Psy-EN en établissement c’est la fermeture de CIO qui se profile.

Pour les EDA :

  • Importante dégradation des conditions de travail pour plusieurs raisons qui ne sont pas liées au corps unique :
    • Evolution des publics : davantage d’élèves en inclusion ou d’élèves à besoins particuliers ou avec des troubles importants du comportement.
    • Evolution sociétale : plus de pauvreté, de précarité, de migrants.
    • Eclatement des RASED, souvent réduits au seul Psy-EN.
    • Structures extérieures de soins (CMP, CMPP…) surchargées et en diminution (certaines ont été supprimées) pour accompagner les enfants en grande difficulté.
    • Nombre insuffisant de Psy-EN, ce qui impose des secteurs énormes et oblige à se concentrer sur les urgences et les situations lourdes, faute de temps.
  • Conséquences sur le terrain :
  • L’ EDA se retrouve en première ligne pour gérer les difficultés d’enfants qui ne sont plus accompagnés par des structures de soin.
  • Rôle de pompier de service, l’ EDA est sollicité sans cesse sur des urgences quand ça craque.
  • Sentiment d’être perpétuellement débordé.e sans pouvoir dire non aux sollicitations.
  • Travail non plus sur la difficulté scolaire mais sur la très grande difficulté et le handicap.
  • Absence de temps pour faire de la prévention.
  • Nécessité de soutenir les enseignant.es dépassé.es par les difficultés de gestion de classe ou d’élèves ingérables.
  • Difficulté à gérer sur le plan émotionnel cette accumulation de cas difficiles, de situations de crise voire de violence physique.
  • Améliorations souhaitées par les EDA :
  • Organiser des rencontres régulières entre EDA du même secteur pour analyser, partager, prendre du recul et s’organiser collectivement pour améliorer des conditions matérielles indignes (bureau, téléphone, ordinateur, frais de déplacement, achat de Wisc V…).
  • Sécuriser les finances : crainte de voir les mairies refuser tout achat d’équipement pour des personnels du 2nd degré, mais c’est difficile de se faire entendre au rectorat.
  • Trouver un interlocuteur : sentiment que chaque administration se renvoie la balle quand un problème se pose (mairie, DSDEN, rectorat…)
  • Remarque d’une stagiaire EDA :
  • Déception de stagiaires ayant une expérience de psy, de découvrir sur le terrain les contraintes institutionnelles avec les dates imposées pour les bilans, ce qui empêche de mener des actions préventives faute de temps.

  Pour les deux spécialités : 

  • Enveloppe dérisoire pour les frais de déplacement, notamment avec l’augmentation du prix de l’essence.
  • Sentiment d’impuissance professionnelle, voire de difficulté émotionnelle, lit potentiel de burn out face à l’accumulation de cas difficiles.
  • Besoin de formations pour pouvoir assurer certaines missions (situations de crise, climat scolaire, soutien d’équipe…).

 

Quelles attentes des collègues par rapport au Sgen-CFDT ?

  • En tant que syndicat général, le Sgen-CFDT peut participer à construire une culture commune du corps en favorisant des réunions et des formations EDA-EDCO.
  • Comme représentant des personnels, Il doit peser pour obtenir des avancées équitables pour chaque spécialité.
  • Comme interlocuteur reconnu par l’administration, il doit intervenir au rectorat pour obtenir des résultats concrets : recrutement de contractuel.les, finances…
  • Il faut défendre le réseau des CIO ; nécessité d’évoluer dans le cadre de la loi LCAP selon les organisations régionales qui vont impacter les services.
  • Il faudrait demander des groupes de travail académiques pour discuter avec l’administration de la carte des CIO et de l’évolution des missions.

 

Nécessité de motiver les collègues à voter !

  • Vu le peu de candidats dans le corps, chaque voix compte notamment celle des adhérent.es et sympathisant.es ; un siège peut se jouer à une voix près !
  • Il faut donc que chaque collègue motive dans son environnement professionnel proche en téléphonant, en aidant concrètement à suivre la procédure, en rappelant les enjeux et échéances.

Bernadette ROBIN

Secrétaire fédérale Psy-EN du Sgen CFDT