CAPN du 9 mars 2018 : Déclaration liminaire Mouvement des DCIO et des Psy-EN

Déclaration prononcée par les élues du Sgen-CFDT lors de la CAPN du 9 mars 2018 consacrée au mouvement des Psy-EN DCIO et au mouvement inter des Psy-EN.

Mouvement des DCIO et des Psy-EN- déclaration liminaire du Sgen-CFDTNous tenons tout d’abord à remercier les personnels de la DGRH pour le travail accompli sur le mouvement inter-académique 2018. Les documents initiaux et les différentiels, transmis sous format électronique puis papier,  témoignent de la compétence des services qui travaillent dans des conditions très tendues.

Le Sgen-CFDT se félicite certes d’avancées apportées cette année aux règles du mouvement comme l’alignement des bonifications pour autorité parentale conjointe sur celles liées au rapprochement de conjoint, mais le problème des capacités d’accueil très inégalement réparties compromet l’effet de ces avancées.

Construire une gestion plus humaine des personnels, c’est aussi permettre d’avoir un débat sur les capacités d’accueildes académies…

Ce mouvement est, comme en 2017, problématique pour les disciplines à petits effectifs avec un blocage pour les DOM et des capacités d’accueil sous dimensionnées pour des académies très demandées et, surdimensionnées pour les académies de Créteil et Versailles qui accueillent un très grand nombre de stagiaires.

Construire une gestion plus humaine des personnels, c’est aussi permettre en CAPN mouvement d’avoir un débat sur les capacités d’accueil des académies et de les revoir en séance si cela permet de résoudre des situations RH très difficiles. Quand le mouvement est bloqué ou quasi bloqué depuis des années sur certaines académies, il faut trouver par le dialogue social les moyens de redonner espoir à des collègues qui, de fait, n’accèdent pas au droit à mutation.

Ce premier mouvement des Psy-EN ne répond pas aux espérances de nos collègues surtout les stagiaires.

Pour les EDA, il se révèle bien étriqué avec 23 collègues seulement qui changent d’académies ; les 138 postes pour l’entrée en académies concernent essentiellement les stagiaires. Le calibrage des académies reste très restreint, aucune demande de postes d’EDA par les académies de Reims, Martinique et Corse ;  seules Paris, Versailles et Créteil ont un calibrage important avec respectivement 10, 20 et 23 EDA entrants qui absorbe 38% des EDA entrants !

Pour les EDCO, le contexte de sortie concomitante de deux promotions était stressant pour les stagiaires, craignant une concurrence accrue, mais aussi porteur d’espoir : on pouvait légitimement espérer que les capacités d’accueil des académies soient considérablement augmentées par rapport à l’an dernier et que le mouvement inter s’en trouve fluidifié. Or aucune capacité d’accueil d’EDCO en Guadeloupe et Martinique ! Cette situation empêche l’entrée de collègues originaires de ces territoires après plusieurs années d’éloignement, malgré des barèmes dépassant largement les 1200  points ! Une situation intenable !

La répartition des postes cette année nous interroge : certaines académies ayant un institut de formation comme Aix, Lille ou Bordeaux ont su augmenter leur capacité d’accueil quand d’autres comme Lyon ou Rennes n’ont pas adapté leur capacité d’accueil. L’académie de Lyon a ouvert 6 postes d’entrants EDCO (pour 365 sortants de formation dont 32 à Lyon) et 5 postes d’entrants EDA (pour 135 sortants de formation), il y a un vrai déséquilibre.

Autre déséquilibre majeur, le calibrage disproportionné des académies de Créteil, Versailles et Paris qui avec une augmentation globale de 240% par rapport à l’an dernier trustent 33% des entrants.

Le Sgen-CFDT demande un bilan des postes demeurés vacants à l’issue du mouvement intra afin de mieux calibrer le mouvement de l’année suivante.

Les Psy-EN semblent manifestement les derniers servis après les autres disciplines, c’est la profession qui compte le plus de postes de titulaires vacants dans les deux spécialités, entre 15 et 30% selon les académies. Les collègues ne comprennent pas qu’ils ne puissent accéder à des académies qui recrutent ensuite 30 à 50 contractuels pour pourvoir les postes demeurés vacants au mouvement intra-académique.

Signalons particulièrement la situation catastrophique d’une bonne dizaine de stagiaires EDCO de Lyon qui ne rentrent pas sur leur vœu 1 malgré de gros barèmes et des situations familiales très contraignantes. Encouragé.es à passer le concours interne ou réservé pour stabiliser leur situation, nombre d’entre eux, ex-contractuel.les très expérimenté.es risquent d’être obligé.es de démissionner. C’est un signal très négatif envoyé aux contractuel.les : quand on est CDisé, pourquoi passer un concours difficile, suivre une formation coûteuse souvent loin de sa famille, pour recevoir une affectation incompatible avec sa vie familiale malgré un barème élevé ? Les territoires d’outre-mer sont l’expression extrême de cette problématique. Nous interviendrons en séance pour demander l’amélioration de nombreuses situations particulièrement critiques : rapprochements de conjoints avec plusieurs jeunes enfants et années de séparation, tout en demandant au préalable une répartition plus équilibrée des augmentations de capacités d’accueil entre académies.

Les critères de choix restent peu transparents et les stratégies de demande de poste compliquées pour les collègues anciens et néo-DCIO…

Le mouvement des DCIO a été effectué pour la première fois sans barème ; les critères de choix restent peu transparents et les stratégies de demande de poste compliquées pour les collègues anciens et néo-DCIO. Les postes restés vacants après le GT du 1er février ont pu être proposés aux collègues n’ayant pas obtenu de mutation. De gros CIO difficiles à gérer n’ont pas été attribués à des néo DCIO, ils sont restés vacants et seront confiés par affectation à l’année à des DCIO expérimenté.es.  Au final, 15 postes de DCIO resteraient vacants et 20 bloqués ; en 2017 c’était 40 vacants et 20 bloqués à l’issue du mouvement des DCIO mais seulement 2 vacants à l’issue du mouvement des néo-DCIO.

D’autres sujets restent problématiques sur le terrain :

  • Le remboursement des frais de déplacement aux stagiaires pour leurs stages, notamment à Rennes où le rectorat déclare être en attente d’un texte ministériel concernant  le remboursement des stagiaires Psy-EN.
  • Le remplacement des postes d’EDA qui ne seront pas couverts après le mouvement inter et intra ; ce doit être une priorité pour les rectorats. Dans le cadre du corps unique, les règles de recrutement de contratuel.les concernant les EDCO doivent s’appliquer aussi aux EDA.
  • La gestion par les rectorats du corps des psychologues de l’EN, notamment de la spécialité EDA. Trop souvent les services des personnels qui sont chargés de la gestion des psychologues n’ont reçu aucun moyen supplémentaire. Ces personnels n’ont pas reçu la formation nécessaire à la bonne prise en charge de personnels exerçant dans le 1er degré.
  • La réflexion sur un échelon de coordination au niveau départemental et académique afin de faciliter l’émergence d’un corps unique.
  • La définition des modalités de passage entre les deux spécialités : il est paradoxal, qu’au sein d’un corps unique, les collègues ne puissent pas évoluer alors qu’ils ne peuvent pas demander un détachement ce que peuvent faire d’autres fonctions.
  • La possibilité d’accéder aux fonctions de direction  pour les collègues des deux spécialités.

Les élues CAPN Orientation du Sgen-CFDT

Naïma ABOU-KHALIL EDA et Bernadette ROBIN EDCO