Le 20 mars 2024 a eu lieu une réunion du groupe de travail « BAROMÈTRE SOCIAL » au sein du ministère de l’Agriculture et de la souveraineté alimentaire. Le Sgen-CFDT était bien entendu présent surtout qu'il a contribué en amont à l’élaboration de ce questionnaire.
De quoi parle-t-on ?
Cette réunion du groupe de travail « BAROMETRE SOCIAL » au sein du ministère de l’Agriculture et de la souveraineté alimentaire a permis de présenter un bilan complet suite à une enquête nationale conduite en toute indépendance par BVA. Les conditions de travail, la qualité des relations humaines, le bien-être au travail au sein de l’enseignement agricole technique, de l’enseignement supérieur agricole et vétérinaire ont été abordés.
Le Sgen-CFDT avait contribué en amont à l’élaboration de ce questionnaire. Cette étude permet ainsi d’objectiver les nombreuses alertes que notre organisation syndicale a porté ces dernières années. Ce baromètre est utile et est un support pour agir en faveur des agents de ce ministère.
Éléments saillants issus du baromètre
6 173 agents ont répondu au questionnaire soit un taux de retour exploitable de 35% (en augmentation par rapport à 2020). Malheureusement, ce taux de participation est relativement faible pour l’enseignement technique agricole public ainsi que pour les contractuels.
BVA est un groupe expert indépendant des études, du conseil et de la data, expert en sciences comportementales. Il fait partie du top 20 des acteurs du secteur au niveau mondial. Ce dernier considère que ce taux de réponse permet d’exploiter les données sans aucun biais.
Les agents estiment que les conditions de travail, la conciliation entre la vie professionnelle/personnelle, la charge de travail, les informations sur le déroulement de carrière, la qualité du soutien reçu dans les situations difficiles au travail, les informations sur l’actualité et l’évolution de leur structure se sont détériorées ou sont insuffisantes.
Pour le Sgen-CFDT, cette détérioration des conditions de travail n’est pas une surprise.
Pour autant, les relations de travail avec les collègues au sein d’une même équipe, les relations de travail avec la hiérarchie directe ou celles avec la direction de l’établissement, les objectifs professionnels et la reconnaissance du travail, le télétravail, la formation continue sont perçus comme des points en amélioration.
Les suites proposées par le MASA :
- L’élaboration d’un plan national de prévention (PNP) au plus près des agents.
- La construction avec les organisations syndicales de plusieurs accords collectifs en 2024 qui vont engager l’administration sur :
- L’égalité professionnelle Femme/ Homme avec un volet diversité, santé des -femmes au travail, lutte contre les discriminations de toutes formes.
- La qualité de vie au travail.
- Le handicap.
Quels sont les enjeux ?
Ils sont nombreux dont certains sont incontournables :
- Nouvelles organisation du travail et adaptation de l’environnement et des modes de travail au regard du télétravail,
- développement du numérique,
- Adaptation des pratiques managériales et renforcement de la formation des directeurs et chefs de service,
- Prévention des risques psycho-sociaux,
- Prévention et lutte contre les violences et les agressions, les discriminations, les violences sexuelles et sexistes.
- Accompagnement du maintien dans l’emploi et prévention de la désinsertion et de l’usure professionnelle
Ce que veut le Sgen-CFDT :
Néanmoins le Sgen-CFDT souhaite rajouter :
- Certains actes RH doivent être déconcentrés. Avec l’accord des agents concernés (et des moyens) il faut pouvoir déléguer certain actes RH au niveau régional. L’engorgement du niveau ministériel pénalise l’ensemble de la communauté de travail.
- Création de cellule d’alerte et de veille avec volontaires et bénévoles pourrait être mise en place systématiquement dans chaque région/ chaque établissement du sup. En région Bretagne, une cellule fonctionne depuis dix ans avec des résultats positifs.
- Pour la gestion des conflits, développer des modules de formation innovants (par ex : « communication non violente »).
- Ouverture de la possibilité d’une 2nde carrière pour les enseignants et équipe de direction (VAE/Parcours de formation), mais aussi pour l’ensemble des agents du MASA.
- Établir un Plan national d’équipement ambitieux. Les agents doivent bénéficier d’un équipement adapté pour réaliser leurs missions. Les résultats du Baromètre social indiquent que tel n’est pas le cas.
- Rétablir un vrai Dialogue social et combattre les discriminations syndicales, hélas en augmentation dans ce baromètre. Le droit syndical doit être respecté.
- Développer le télétravail dans l’enseignement technique qui est très peu développé contrairement à l’enseignement supérieur.
- Des entretiens professionnels réalisés chaque année (ils ne sont pas systématiquement réalisés)
- Un vrai accompagnement RH de proximité. Des parcours de carrière plus fluides.
- Pour les directeurs et inspecteurs qui sont sous statuts d’emploi, la possibilité réelle de pouvoir intégrer le corps des attachés et d’accéder après 8 années, (si c’est leur choix), à l’ensemble des emplois de « cadre supérieur » au sein du MASA.
- Relancer la communication portant sur la Charte des Temps de travail.