A cinq semaines des premières épreuves du bac 2021 les incertitudes qui pèsent sur le travail en lycée ne sont toujours pas levées. Il est urgent de prendre enfin les arbitrages qui s'imposent en assumant l'anormalité de cette année de crise et le passage du bac en contrôle continu intégral.
Bac 2021 : pour le Sgen-CFDT, de nouvelles mesures sont nécessaires et urgentes.
Bac 2021 : après les premières mesures prises en novembre…
Depuis la rentrée une double incertitude pèse sur les enseignant·es de lycée et leurs élèves :
- incertitude pédagogique, tant la mise en œuvre des nouveaux programmes et la préparation de nouvelles épreuves dans les délais impartis s’avèrent compliquées, confirmant ainsi le caractère bâclé et précipité de la réforme,
- incertitude sanitaire, avec des situations anxiogènes de confinement ou semi-confinement, des protocoles sanitaires compliqués à mettre en œuvre et peu sécurisants, et des fonctionnements hybrides installés en novembre pour éviter des fermetures.
Le Sgen-CFDT a salué la première série de mesures prises en novembre avec le passage des épreuves communes en contrôle continu et un aménagement des épreuves de spécialité du bac 2021.
Alors que les mesures sanitaires se renforcent et à cinq semaines de la date prévue pour les épreuves de spécialité il n’est plus possible d’attendre. Il faut enfin prendre acte que les épreuves de spécialité ne pourront pas se dérouler dans des conditions sereines au lieu de laisser penser qu’il faut organiser un retour des terminales en classe entière.
…une deuxième série de mesures est nécessaire et urgente
Deux scénarios à ce stade sont envisageables :
Certaines organisations proposent de reporter les épreuves de spécialité du bac 2021 en mai ou juin et de neutraliser le Grand oral, quitte à réexaminer la situation au printemps et à éventuellement passer au contrôle continu. Ce n’est pas l’option défendue par le Sgen-CFDT pour trois raisons :
- ce report a le mérite de soulager immédiatement la pression certificative mais celle-ci se retrouve néanmoins déplacée sur la fin de l’année avec des élèves au parcours qui restera accidenté par la Covid,
- il ne lève pas l’incertitude qui va perdurer jusqu’au mois de mai puisqu’on sait déjà que la crise sanitaire va a priori durer jusqu’en septembre,
- un passage tardif en contrôle continu sans anticipation risque d’avoir les mêmes conséquences que l’an dernier, avec des résultats sujets à caution et une absence de rituel de fin de lycée puisque le Grand oral aura été entre temps supprimé.
Le Sgen-CFDT propose donc d’assumer dès maintenant et sans attendre un passage des EDS en contrôle continu intégral pour lever l’incertitude et offrir des perspectives claires pour la deuxième partie de l’année.
Les équipes d’établissement auraient alors le temps de construire leur procédure d’évaluation en conseils d’enseignement et en conseil pédagogique avec l’appui des corps d’inspection.
Pour le Sgen-CFDT, il s’agirait en faisant collectif de lever la pression qui pèserait individuellement sur les enseignant·es et de faciliter les procédures de la commission d’harmonisation du bac 2021.
Les équipes d’établissement auraient aussi le temps de se concentrer sur la préparation du Grand oral, qui, éventuellement aménagé, pourrait jouer son rôle de rituel de passage.
Le Sgen-CFDT propose le même scénario pour les épreuves anticipées de français avec un passage de l’écrit en contrôle continu et une réduction du nombre de textes pour l’oral.