Témoignage d’AESH : « On ne nous écoute pas, et pourtant ce serait si simple de mieux faire »

Dans le cadre de notre série d’interviews consacrées aux conditions de travail des AESH, nous donnons aujourd’hui la parole à Isabelle Thibaut, accompagnante d’élèves en situation de handicap, employée dans le Médoc. Elle revient sur son parcours, ses difficultés...

Témoignage d’AESH : « On ne nous écoute pas, et pourtant ce serait si simple de mieux faire »

Dans le cadre de notre série d’interviews consacrées aux conditions de travail des AESH, nous donnons aujourd’hui la parole à Isabelle Thibaut, accompagnante d’élèves en situation de handicap, employée dans le Médoc. Elle revient sur son parcours, ses difficultés et le soutien apporté par la CFDT Éducation Aquitaine.

Bonjour Isabelle, peux-tu te présenter en quelques mots ?

Je m’appelle Isabelle Thibault, je suis AESH depuis le 8 janvier 2024.
Je travaille à temps partiel, à 50 %, soit 19h35 par semaine.
Pour l’année scolaire 2025-2026, j’ai été affectée à l’école de Gaillan-Médoc, auprès de deux enfants.

Peux-tu nous parler de ton travail d’AESH au quotidien ?

Je suis employée pour aider les enfants en difficulté et leur apporter le plus de sérénité possible.
J’adore mon métier, vraiment.
Mais qu’en est-il de nous, quand on nous presse sur le temps ? Comment travailler sereinement, comment apporter équilibre et bien-être aux enfants, quand nous-mêmes sommes mis à mal et que nos conditions de travail ne sont pas respectées ?
Les équipes des écoles sont bienveillantes et accueillantes, et cela m’aide beaucoup.
Mais j’avoue être épuisée par ces situations qui s’enchaînent sans solution durable.

Peux-tu nous parler de tes conditions de travail ?

Jusqu’à récemment, mes conditions de travail étaient correctes : j’avais une seule école et j’accompagnais deux enfants dans le même établissement.
Mais l’un des enfants a déménagé, et tout a été chamboulé.
Du jour au lendemain, mon emploi du temps a été modifié : je ne peux plus travailler le lundi après-midi, alors que l’administration s’était engagée à ce que ce soit possible.
Désormais, je dois intervenir sur deux établissements, mais ce temps de déplacement n’est pas reconnu dans mon service.
J’ai vraiment l’impression d’être le dindon de la farce : les situations sont compliquées et aucune solution n’est proposée, ni par la DSDEN, ni par le rectorat.

Selon toi, comment les conditions de travail des AESH pourraient-elles s’améliorer ?

Déjà, si l’administration prenait la peine de nous écouter, ce serait un grand pas !
Ce n’est pas compliqué : il suffirait de nous associer à l’organisation de notre emploi du temps et de reconnaître le temps de trajet quand nous sommes sur plusieurs établissements.
Nous touchons environ 800 euros par mois, autant dire des clopinettes, et nous devons utiliser notre voiture personnelle pour aller d’une école à l’autre.
À la fin du mois, il reste très peu pour vivre dignement.

En quoi la CFDT t’a-t-elle aidée dans tes démarches ?

Je remercie pleinement la CFDT, qui a été à mes côtés dès le départ.
Le syndicat a interpellé la DSDEN puis le rectorat pour que ma situation évolue.
Les choses sont en passe de se résoudre, mais quelle énergie dépensée pour un problème qui aurait pu être réglé très simplement au départ !

👉 La CFDT Éducation Aquitaine continue de se mobiliser pour une reconnaissance réelle du métier d’AESH, une meilleure organisation du travail, et une revalorisation salariale à la hauteur de l’engagement quotidien de ces personnels indispensables à l’école inclusive.