Souffrance au travail : pourquoi alerter un médecin de prévention ?

Pourquoi est-il important de pouvoir alerter un médecin de prévention au bon moment ? Rappel du cadre réglementaire et préconisations des mandaté.es CHSCT du Sgen-CFDT.

Rappel du cadre réglementaire

Rappelons tout d’abord que l’employeur est responsable de la santé et de la sécurité des agents, quelles que soient leurs fonctions. Cela doit se traduire par une prise en compte de ces questions à tous les niveaux d’encadrement. Or le médecin de prévention est un maillon essentiel chargé de prévenir toute altération de la santé des agents du fait de leur travail (article 10 du décret n°82-453). Il peut évaluer les conditions de travail des agents en visitant les lieux de travail, il est également chargé de la surveillance médicale des agents (visites médicales périodiques et à la demande). Il conseille l’administration, les agents et leurs représentants et peut leur proposer des mesures de prévention : amélioration des conditions de vie et de travail, hygiène générale des locaux et des services, adaptation des postes, accompagnement du service RH, protection des agents. Il élabore également un rapport annuel qui est présenté à l’employeur ainsi qu’en CHSCT.

Alerter le médecin de prévention

Concrètement le Sgen-CFDT rappelle que la visite médicale doit être demandée par un enseignant, un personnel administratif, un personnel de direction pour signaler toute atteinte à sa santé liée à son travail. Nous incitons les personnels en situation de souffrance liée à des conditions de travail dégradées, à des tensions répétées, à une surcharge de travail, à un sentiment de grande solitude, à des injonctions contradictoires… à alerter par courrier les médecins de prévention de leur académie. Tout agent peut solliciter ou alerter son médecin de prévention, ne serait-ce que pour demander un conseil, mettre des mots sur les difficultés qu’il rencontre, en garder la trace et envoyer un message à sa hiérarchie.

La souffrance au travail reste taboue et souvent vécue comme une faiblesse. Les situations de travail sont peu discutées entre collègues, par exemple pour celles et ceux qui sont en situation de responsabilité comme les personnels de direction. Dans une situation où le plus souvent aucune médiation n’est proposée, les personnes hésitent à s’exposer et à exposer leurs difficultés. Ou à sortir de leur isolement. Pourtant face à une situation limite ou de souffrance, il est essentiel de ne pas rester seul.e.

Être entendu.e pour ne pas se sentir abandonné.e par l’institution.

Être entendu.e par une personne qui peut dire : « cette situation n’est pas normale » ou « vos conditions de travail mettent en danger votre santé » ou encore « je ne suis pas d’accord avec la façon dont vous êtes traité.e », c’est se donner une chance de ne pas se sentir abandonné.e par l’institution.

Des alertes utiles

Les médecins rappellent eux-mêmes régulièrement lors des groupes de travail des CHSCT qui sont liés à la prévention des risques psycho-sociaux, l’utilité de ces alertes afin de pouvoir les quantifier, leur donner une première réponse mais aussi obtenir une vision plus fiable des situations de travail et de santé des agents. L’occasion aussi, chiffres à l’appui, de rappeler l’importance d’une médecine de prévention digne de ce nom à l’Éducation nationale.

POUR ALLER PLUS LOIN : BIEN-ÊTRE AU TRAVAIL – Un tour d’horizon proposé par le Sgen-CFDT

 

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