Se mobiliser contre la sélection et pour un financement des filières non sélectives !

Le Sgen-CFDT est opposé depuis sa création à toutes les formes de sélection. Il dénonce la sélection par manque de place mais aussi l'existence d'un système de formation post-bac à deux vitesses, très discriminant socialement...

Post Bac : Se mobiliser contre la sélection et pour un financement des filières non sélectives !La sélection par manque de place, qui se matérialisait notamment par le tirage au sort, est bien antérieure à la réforme en cours : seuls 1,6 % des bacheliers pro réussissent, dans les conditions d’accueil actuelles, à obtenir un diplôme de licence en 3 ans ! Il faut aussi regarder le taux d’abandon des bacheliers généraux qui reste lui aussi très, trop élevé.

La création de places supplémentaires (22000 pour la rentrée 2018), si elle est indispensable, n’est pas suffisante. Sans dispositifs d’accompagnements spécifiques, elle ne permet pas à elle seule, de faire réussir toutes les étudiantes et tous les étudiants.

La loi ORE n’est pas parfaite et n’est pas la réforme que le Sgen-CFDT aurait menée… Mais :

  • Elle  introduit un droit à l’accompagnement pour les jeunes les plus éloignés des codes universitaires, qui sont majoritairement issus des familles populaires.
  • Elle introduit des quotas de bacheliers boursiers dans les filières sélectives (y compris dans les CPGE).
  • Elle introduit de la transparence sur les procédures de sélection des dossiers dans les filières sélectives y compris celles des universités, la réforme garantit un droit à l’information des candidats.
  • Elle crée 22000 places, ce n’est pas suffisant mais c’est mieux que le rien des années précédentes !
  • Elle est accompagnée, pour la première fois depuis longtemps, d’un financement pluriannuel : 950 millions d’euros sur 5 ans !

Cela n’est certes pas suffisant. Le Sgen-CFDT et la FAGE ont d’ailleurs soumis au vote du CNESER une motion demandant des moyens supplémentaires. Les organisations opposées à la loi ont refusé de la voter !

Au-delà du financement de la loi ORE, le Sgen-CFDT revendique 1,5 milliards d’euros par an pour l’ESR afin :

  • de faire face à la hausse démographique,
  • d’accueillir les étudiants dans de bonnes conditions
  • de permettre les recrutements indispensables à l’amélioration des conditions de travail de tous les agents !

Il faut aller plus loin qu’une simple exigence financière :

Il faut refuser toutes les formes de sélection en dénonçant l’existence d’un système de formation post-bac à deux vitesses : d’un côté des filières non sélectives, devant accueillir tous les candidats, victimes d’un sous-investissement chronique depuis des décennies ; d’un autre côté des filières sélectives, choisissant leurs étudiants, financées très largement.

Ces filières sélectives, qui existent aussi à l’université, peuvent ainsi proposer aux étudiants des taux d’encadrement et des dispositifs d’accompagnement dont pourraient profiter les étudiants inscrits dans les filières non sélectives.

Le Sgen-CFDT demande l’ouverture d’un débat sur l’existence d’un système de formation post-bac à deux vitesses, très discriminant socialement. Il propose de construire  une mobilisation  sur l’exigence d’un financement des filières non sélectives à la même hauteur que celui des filières sélectives. Car tous les jeunes ont droit à la même considération. Ils ont à nos yeux autant de valeur, quelle que soit leur origine sociale.