La première phase de discussions au ministère de l’Éducation nationale afin de préparer la concertation autour de la revalorisation s'est achevée le 16 novembre 2022. L'occasion de partager des constats et de poser les revendications du Sgen-CFDT.
Quelles sont les raisons de la revalorisation du métier enseignant ?
3 réunions ont eu lieu au ministère afin de tenter d’arriver à un constat partagé autour du manque d’attractivité, des missions des enseignants et de la rémunération.
Cette réunion conclusive (avant d’entamer, en janvier 2023, les discussions autour des mesures concernant la revalorisation) a permis de procéder à plusieurs constats concernant les enseignants et de fixer les enjeux de cette revalorisation qui dépasse les simples constats autour de la rémunération :
- Progresser au niveau de l’égalité femmes-hommes.
La future revalorisation ne doit pas les accroître, - Réduire les inégalités de rémunération entre premier et second degré,
- Revoir le temps de travail et surtout améliorer les conditions de travail,
- Modifier le déroulement de la carrière et son évolution (promotion à la hors classe et évolution de la classe exceptionnelle),
- Améliorer les conditions de la fin de carrière,
- Clarifier et mieux reconnaître les missions effectivement exercées,
- Réexaminer les conditions globales d’exercice du métier : école inclusive, recrutement, accès à la titularisation, formation initiale.
Tous ces sujets sont « sur la table » ce qui ne signifie pas qu’ils seront tous traités au cours de l’année. mais le ministère semble avoir pris conscience de l’ampleur de la tâche à accomplir.
Reste à savoir si les moyens suivront et surtout dans la durée.
Concernant le budget alloué pour la revalorisation, le ministère a annoncé que 635 millions d’euros sont budgétés pour l’année 2023 et 330 millions € pour la partie dite « optionnelle ».
Ce qui représente près de 2 milliards € pour 2024 car la revalorisation ne s’effectuera qu’en septembre 2023, le temps de publier les textes nécessaires.
Ce que le Sgen-CFDT a revendiqué pour la revalorisation
Lors de cette dernière consultation, le Sgen-CFDT s’est exprimé pour affirmer que l’attractivité ne se résumait pas à la seule question de la rémunération, même si cette dernière constitue un enjeu important et très attendu par les collègues.
Pour le Sgen-CFDT, le temps est venu de reconnaître le travail réel et pas d’ajouter du travail, fût-ce pour une rémunération supplémentaire (nous refusons la résurgence du « travailler plus pour gagner plus »).
Pour restaurer l’attractivité, il faut améliorer les conditions de travail et l’organisation du travail.
Depuis plusieurs années, le travail s’est intensifié et surtout complexifié. Il faut mieux accompagner les collègues pour leur permettre de mieux accompagner tous les élèves quelles que puissent être leurs difficultés.
Au niveau de la rémunération, les collègues ont perdu 20% en 30 ans par rapport aux autres fonctionnaires de catégorie A.
Il faut donc que TOUS les collègues puissent bénéficier de la revalorisation
Et ne pas s’arrêter au milieu de carrière, car les collègues entrés il y a 15 ans ont vu « passer les trains » de la revalorisation tout en demeurant « sur le quai ».
Cette revalorisation doit également être l’occasion de diminuer les écarts de rémunération entre premier et second degré (300 € nets en moyenne) et aussi entre les femmes et les hommes ; par une réforme des IMP par exemple, en privilégiant les décharges horaires à l’indemnisation financière.
Il faut permettre aux personnels du premier degré d’accéder, eux aussi, à des IMP.
Le Sgen-CFDT est bien conscient que la revalorisation proposée ne règlera pas tout compte tenu du retard accumulé.
C’est pourquoi le Sgen-CFDT demande des mesures pluriannuelles au besoin, via une loi de programmation, à l’instar de celle obtenue par le ministère de l’Intérieur. Il s’agit rien de moins que de l’avenir du pays.
Nous avons explicitement demandé :
- une augmentation de l’ISOE et de l’ISAE par son doublement en 2023 et son triplement en 2024, car elle concerne tous les personnels et vise à reconnaître l’implication dans l’accompagnement et le suivi des élèves,
- une augmentation de l’ISOE part modulable et un taux unique quel que soit le niveau d’enseignement,
- une augmentation du nombre de promotion à la hors classe ce qui permet de fluidifier la carrière,
- la suppression des contingents à la classe exceptionnelle et de son échelon spécial,
- la poursuite de l’amélioration du reclassement pour les entrants dans le métier via une seconde carrière,
Et maintenant ?
Le ministère réunira les organisations syndicales probablement début janvier 2023 pour des concertations autour des mesures que celui-ci va proposer. Nous réagirons et effectuerons des contre-propositions sur la base de nos revendications.
Les discussions devront se terminer pour la mi-février afin que les textes réglementaires puissent être soumis au CSA ministériel pour une publication à la fin du printemps pour une application au 01/09/2023.