Premier cycle : une réforme qui ne pourra pas se faire sans moyens

CP n° 9 du 24 octobre 2017.

CP Réforme du Premier Cycle

Le Sgen-CFDT se prononcera sur la réforme du premier cycle de l’enseignement supérieur lorsque l’ensemble des dispositions seront connues. Il sera particulièrement attentif à l’engagement du Ministère de l’Éducation nationale et aux mesures budgétaires, sans lesquels la réforme restera lettre morte comme tant d’autres.

Le Sgen-CFDT a apprécié la qualité, tant sur la forme que le fond, de la concertation qui s’est déroulée pendant 5 semaines sur la réforme du premier cycle. Mais il ne s’agissait que d’une première étape. La ministre et le gouvernement doivent maintenant prendre les arbitrages politiques, mais aussi budgétaires, qui permettront enfin une réelle démocratisation de la réussite étudiante.

Le Sgen-CFDT a défendu tout au long de la concertation le principe du dernier mot au bachelier. En effet, la sélection n’est pas une solution envisageable, car il est connu qu’elle touche particulièrement, à compétences égales, les jeunes issus des milieux modestes, et est donc socialement injuste. Le Sgen-CFDT demande à l’État de prendre ses responsabilités. Il doit mettre en place des dispositifs d’accompagnement pour permettre à chaque étudiant de s’inscrire dans un parcours de réussite. Ces dispositifs doivent être connectés aux enseignements de la filière choisie par l’étudiant, et lui permettre de capitaliser des crédits ECTS. Ils nécessitent aussi de revoir l’organisation de la licence pour modulariser les enseignements, diversifier l’offre et le rythme de formation et donner plus de souplesse aux parcours de formation.

Mais, pour le Sgen-CFDT, cette réforme ne sera possible qu’avec la coopération de l’enseignement scolaire, car il faut repenser le baccalauréat et le lycée. En effet, le bac doit devenir un diplôme « passeport » pour l’enseignement supérieur. Il doit donc valider des compétences et connaissances indispensables pour réussir dans les formations post bac. Les lycéens doivent aussi être accompagnés dès la seconde dans la construction de leur projet par la mobilisation des dispositifs existants (parcours avenir, accompagnement personnalisé, tutorat…). Il faut donc remplacer la gestion des flux par une orientation qui rend le lycéen acteur de son projet.

L’ensemble de ces dispositifs ne pourront être opérationnels qu’avec les moyens budgétaires suffisants. Le Sgen-CFDT veillera plus particulièrement à ce que les personnels qui se mobiliseront pour la mise en oeuvre de la réforme soient reconnus, tant financièrement que dans le déroulé de leur carrière. Il faut aussi que les personnels disposent d’un temps reconnu, inclus dans le service d’enseignement, et bénéficient d’une formation à l’accompagnement. Des personnels en charge de l’information, de l’orientation et de l’insertion professionnelle doivent être recrutés en nombre suffisant.

CP n° 9 du 24 octobre 2017