Élections professionnelles des médecins de l’éducation nationale : la vision santé l’emporte sur la vision administrative !

Il est connu que l’on peut faire dire n’importe quoi aux chiffres !

Plus ou moins ?

Ainsi non, il n’y a pas plus de médecins qui ont voté à ces élections par rapport au scrutin de 2014, il y en a moins : 542 titulaires ont voté, alors que nous étions 562 votants en 2014. Certes, plus de participation en pourcentage mais, le Snmsu a-t-il oublié le nombre de médecins que nous avons perdus en 4 ans ? Nous ne sommes plus que 974 médecins titulaires, alors que nous étions 1230…

Qui perd ? qui gagne ?

Le grand vainqueur de ces élections reste le SNAMSPEN/Sgen-CFDT qui gagne 28 voix, alors que le Snmsu-UNSA perd 41 voix et que le Smeden-FO en perd 12, si on compare avec les votes de 2014. Ce transfert de voix permet au SNAMSPEN/Sgen-CFDT de prendre un deuxième siège à la CAPN et de représenter tous les médecins quel que soit leur grade.

Face à des constats alarmants, pour une autre organisation du travail !

médecine de prévention

Ce vote traduit aussi l’adhésion des médecins à une autre organisation du travail, portée par le SNAMSPEN/Sgen-CFDT.

Il existe bien une lassitude et une révolte contre une organisation de notre travail, pensée sans dialogue social avec les représentants des professionnels concernés. Le ministère a même réussi à attiser les corporatismes en les organisant par un décret en 2015 séparant encore plus l’infirmier du médecin. Une aberration quand on prétend vouloir assurer des missions en santé !

Les personnels ne sont pas des jouets dont on dispose, sans même prendre conscience de la souffrance engendrée chez les médecins à force de missions irréalisables sur des secteurs de plus en plus vastes, nous mettant en porte-à-faux avec les exigences déontologiques inhérentes à notre profession médicale.

Veut-on finalement transformer les médecins scolaires en médecins libéraux, dont les seules missions seraient les visites des travaux réglementés et les bilans des 6 ans alors que, sur les territoires, tant d’enfants et de familles en difficultés ont besoin de l’expertise médicale que nous sommes les seuls à avoir au sein de l’école ?

Quel gâchis, cette formation à l’EHESP, qui est principalement orientée sur la prévention !

Quels sont nos projets de santé publique réalisés avec les établissements en amont des problématiques sur les déterminants de santé dans notre exercice aujourd’hui ?

Par ailleurs, bon nombre de titulaires partis sont remplacés par de valeureux généralistes à la retraite payés 17,45 euros de l’heure en tant que vacataires ! Et l’Éducation nationale s’en contente fort bien dans bons nombres de territoires !

Cette administration reste sourde à nos alertes quand on dit que les médecins disparaissent faute de salaire décent, en rapport avec leurs diplômes et leur expertise, et faute d’une organisation en vrai service de santé. Elle persiste à vouloir organiser les missions médicales, notamment les bilans de santé des 6 ans, sans entendre les difficultés des professionnels de santé, qu’ils soient à l’intérieur ou à l’extérieur de l’éducation nationale. Non, ce n’est pas en payant plus les médecins généralistes pour les bilans des 0-6 ans qu’ils feront notre travail, exercice si particulier qui exige une bonne connaissance du milieu scolaire dans lequel évolue l’enfant !