Conseil supérieur des programmes – Lettre ouverte au ou à la président·e à venir

Pour le Sgen-CFDT, le Conseil supérieur des programmes doit pouvoir continuer à travailler en toute indépendance. Le nouveau ou la nouvelle président·e doit avoir pour mission d'améliorer les programmes existants et non de les défaire sans analyse et évaluation pertinentes et partagées.

Nouvelle présidence du CSP - Conseil supérieur des programmes - lettre ouverte du Sgen-CFDTParis, le 2 octobre 2017

Lettre ouverte au ou à la Président.e à venir du Conseil supérieur des programmes

 

Madame, Monsieur,

Nous ne vous connaissons pas encore, et nous ne savons pas quels critères ont présidé à la décision du Ministre de l’Éducation nationale de vous nommer à la tête du Conseil supérieur des programmes.

Le Sgen-CFDT a soutenu la création du Conseil supérieur des programmes lors des nombreuses concertations qui ont permis d’élaborer la loi de Refondation de l’École de la République. Nous considérons que la création de cette institution, les modalités de désignation et la qualité de ses membres ont permis à notre démocratie un rapport plus transparent et réfléchi aux programmes d’enseignement.

Nous sommes attachés à l’indépendance d’une institution qui a su faire travailler ensemble des hommes et des femmes politiques, des scientifiques, des professionnels de l’éducation, d’enseignement et d’encadrement pédagogique, mais aussi des hommes et des femmes issu.e.s du monde associatif et engagé.e.s pour l’éducation.

L’indépendance du CSP vis-à-vis du pouvoir politique nous importe tout autant que l’exigence d’inscrire sa réflexion et ses travaux dans les grands principes de la loi de Refondation de l’École de la République. L’écriture des programmes d’enseignement doit viser la cohérence avec les cycles d’apprentissage qui structurent le système éducatif. Elle doit aussi viser tout à la fois l’exigence et la démocratisation du système éducatif afin que l’École dénoue davantage les fils du déterminisme social. Enfin le CSP ne décide pas seul, il propose et soumet ses travaux au dialogue social dans le cadre du Conseil supérieur de l’éducation avant que le ministre ne prenne sa décision.

Le travail approfondi de l’ensemble des membres du CSP au cours des dernières années a permis de proposer des programmes cohérents, dont l’élaboration ne peut être accusée de partialité politique, de précipitation ou d’opacité.

Le Sgen-CFDT souhaite vivement que les lettres de saisine qui ne manqueront pas de vous être adressées ne vous demandent pas de défaire sans analyse et évaluation pertinentes et partagées des programmes qui ne sont mis en oeuvre que depuis la rentrée 2016.

Nous vous souhaitons donc pouvoir poursuivre sereinement les travaux sur l’amélioration des programmes d’enseignement pour contribuer à réduire les inégalités d’acquisition du socle commun de connaissances, de compétences et de culture, afin que l’éducation mène à l’émancipation de chacun et chacune. Nous espérons que ce travail d’amélioration ne se traduira pas par des changements d’orientation qui mettraient à mal l’objectif de démocratisation de l’école car ce long mouvement est loin d’être achevé.

Nous vous prions d’agréer, Madame, Monsieur, l’expression de nos salutations distinguées.

Catherine Nave-Bekhti
Secrétaire générale du Sgen-CFDT

 

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