Communication numérique : la nécessaire organisation de l’information

Cet article est initialement paru dans Profession Éducation, le mensuel du Sgen-CFDT, n° 258 (janvier 2018).

Les enjeux d'une charte du numérique

Les militants du Sgen-CFDT Bretagne ont fait de la communication numérique une priorité. Professeurs des écoles, personnels administratifs, personnels de direction, d’éducation, professeurs en collège, lycée ou lycée professionnel… nous faisons tous le même constat : nous sommes inondés d’informations numérisées d’ordre professionnel (courriels, notifications sur les espaces numériques de travail, etc.)

DE NOUVELLES HABITUDES À TROUVER

Or le passage d’une communication papier à une communication numérique s’est faite sans réflexion sur les conséquences pour les personnels. Aujourd’hui, aucun service du rectorat ou des directions des services départementaux de l’Éducation nationale (DSDEN) ne se soucie des envois d’autrui. Chaque établissement, chaque circonscription ou école, relaie tout ou partie de ce qui est reçu. En outre, la présentation et la façon de lire les courriers imprimés et électroniques ne sont pas les mêmes. Enfin, le numérique efface la frontière entre temps de travail et temps de repos. Nous voulons donc obtenir du rectorat une charte de la communication numérique associée à des améliorations techniques et à des possibilités de formation.

LES ENJEUX D’UNE CHARTE DU NUMÉRIQUE

Une telle charte devrait envisager la coordination des émetteurs d’informations (le rectorat et ses services, DSDEN, IEN, etc.) et une hiérarchisation des demandes émanant des divers services. Mais cette charte devrait aussi proposer la mise en place d’un outil assurant l’envoi différé des courriels professionnels afin de garantir le droit à la déconnexion prévu par la loi.

Par ailleurs, l’employeur doit organiser une formation à l’écriture numérique pour les personnels des services émetteurs. Des titres de messages explicites, par exemple, faciliteraient le tri des informations. Mais face à la transformation rapide des outils numériques (changements de versions, nouveaux logiciels plus performants pour un même type d’activité, etc.), cette formation doit aussi être prévue pour tous les personnels.

Le rectorat devrait également améliorer les environnements numériques de travail (ENT) et les webmails à partir des recommandations des organisations syndicales. Pour porter ces revendications, le Sgen-CFDT Bretagne est intervenu en comité technique académique (CTA), en comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail (CHSCT) académique. À son initiative, une intersyndicale a écrit au recteur. Le rectorat refusant notre demande, nous lancerons fin janvier une enquête en ligne adressée à tous les personnels de l’académie sur le modèle de celle du Sgen-CFDT Champagne-Ardenne (voir ci-dessous) afin de renforcer notre argumentation.