Continuum Bac – 3 / bac + 3 : attention à ne pas rater le coche

Comme promis par le candidat E. Macron, le baccalauréat fera l'objet de 4 épreuves en terminale. Dans le rapport remis par P. Mathiot les deux épreuves portant sur les spécialités devaient servir à éclairer le parcours futur de l'élève. Le calendrier retenu le permettra-t-il ?

continuum Bac - 3 / bac + 3 : attention à ne pas rater le cocheLe ministère se préoccupe-t-il de la construction d’un continuum Bac – 3 / bac + 3 ?

La construction d’un continuum bac-3/bac+3 ne semble pas soucier plus que cela le ministère de l’Éducation nationale.

En effet, les deux épreuves portant sur les enseignements de spécialité, dont le passage devait être anticipé pour être prises en compte dans Parcoursup (la plateforme de vœux des candidats à l’enseignement supérieur), ne seraient passées que courant mai et donc, leurs résultats connus encore plus tardivement…

Un calendrier qui changerait à peine la situation actuelle puisque les résultats des épreuves terminales seraient toujours connus bien trop tard pour servir à l’orientation des candidats.

Les notes censées certifier les compétences des lycéens dans ce qui devrait constituer le cœur de leur spécialité ne seront pas connues au moment de l’examen des dossiers.

En 2018, la première phase de saisie des vœux des candidats sera close le 13 mars, date à partir de laquelle débutera le traitement des dossiers par l’enseignement supérieur. Cette phase d’examen des vœux doit durer du 4 avril au 18 mai, avec un traitement qui peut porter sur largement plus de mille dossiers dans certaines filières ! Autrement dit, les notes censées certifier les compétences des lycéens dans ce qui devrait constituer le cœur de leur spécialité ne seront pas connues au moment de l’examen des dossiers. Exactement comme dans le cadre du bac actuel.

Des mesures qui restent « scolaro-centrées »…

Les discours officiels affichent la nécessité de faciliter le passage du scolaire au supérieur, mais les mesures prises dans le cadre de la réforme du bac restent dans un cadre scolaro-centré.

En abandonnant une passation des épreuves de spécialité dès mars, le ministère de l’Éducation nationale se priverait d’une possibilité de faire, au moins du dernier semestre, un véritable moment d’évaluation et de lien avec la poursuite d’études.

En conséquence, le bac 2021 ne répondrait toujours pas à la problématique de la réussite des élèves dans l’enseignement supérieur, car il ne contribuerait ni au développement des compétences nécessaires pendant les années lycée, ni au travail sur la diminution de l’échec en première année de licence. Faut-il rappeler que cet échec touche en premier lieu les élèves les plus fragiles, dont on sait bien qu’ils sont souvent d’origine modeste ?

Un tel scénario catastrophe serait l’aboutissement logique de l’étanchéité de traitement dénoncé depuis le début par le Sgen-CFDT entre le dossier de l’accès dans le supérieur et celui du lycée. Attention donc à ne pas rater le coche…

Pour aller plus loin :