AESH : épuisement, non-reconnaissance et maltraitance institutionnelle

— le cri d’alerte de la CFDT. Les AESH, accompagnantes d’élèves en situation de handicap, sont aujourd’hui à bout de souffle. Entre précarité, non-reconnaissance et conditions de travail dégradées, de nombreuses collègues tombent en épuisement physique et psychologique.

AESH : épuisement, non-reconnaissance et maltraitance institutionnelle

Un métier essentiel, mais invisibilisé

Dans l’académie de Bordeaux, comme dans tant d’autres, les AESH (Accompagnantes d’Élèves en Situation de Handicap) tirent la sonnette d’alarme.
Épuisement physique, fatigue psychologique, perte de sens… Les témoignages se multiplient, et tous racontent la même histoire : celle de professionnelles engagées qui aiment leur métier, mais que le système épuise à petit feu.

Des conditions de travail intenables

Les AESH doivent concilier un emploi du temps éclaté, des affectations multiples et une rémunération souvent insuffisante pour vivre dignement.
Beaucoup sont mamans seules, d’autres cumulent un deuxième emploi pour boucler les fins de mois.
Leur organisation personnelle n’est jamais prise en compte : ni leurs contraintes familiales, ni leurs trajets, ni leur besoin légitime d’équilibre.

Résultat : des collègues qui s’effondrent, littéralement. Des médecins qui posent des arrêts de travail pour épuisement professionnel, tant la détresse est grande.

Un sentiment d’impuissance et de culpabilité

Même en arrêt, les AESH continuent à penser aux élèves qu’elles accompagnent.
Beaucoup expriment un sentiment d’inutilité : celui de ne plus rien pouvoir apporter, malgré leur engagement et leur bienveillance.
C’est un paradoxe cruel : celles qui font vivre au quotidien l’école inclusive se sentent aujourd’hui abandonnées par l’institution qu’elles servent.

Des arrêts de travail à reconnaître comme accidents de service

Pour la CFDT, ces arrêts ne peuvent être considérés comme de simples maladies ordinaires.
Ils sont la conséquence directe de conditions de travail dégradées, de charges mentales excessives et d’une non-reconnaissance structurelle.
Ils doivent donc être reconnus comme des accidents de service : c’est une question de justice et de respect envers les agentes concernées.

Une maltraitance institutionnelle à dénoncer

La maltraitance institutionnelle envers les AESH et, par ricochet, envers les élèves en situation de handicap, est une réalité.
Faute de moyens, de stabilité et de reconnaissance, l’école inclusive s’effondre sur celles et ceux qui la portent à bout de bras.
La CFDT exige une réaction immédiate de l’Éducation nationale :

  • un recrutement stable et pérenne,

  • une revalorisation salariale réelle,

  • une prise en compte des contraintes personnelles,

  • et une politique de prévention de la santé au travail digne de ce nom.

  • Une déduction des heures élèves lorsque les AESH sont nommés sur 2 établissements.
  • Un emploi du temps pérenne et fixe afin de permettre aux AESH qui le souhaitent d’effectuer un deuxième travail.

L’école inclusive mérite mieux

L’école inclusive ne peut pas reposer sur la précarité et l’épuisement.
La CFDT continuera à porter la voix des AESH, à dénoncer la souffrance au travail, et à revendiquer des conditions dignes pour celles et ceux qui incarnent, au quotidien, les valeurs d’inclusion et d’humanité. La CFDT revendique un statut pour les AESH ! Lire ICI.

48 000 élèves sans accompagnement

La CFDT déplore vivement que plus de 48 000 enfants restent aujourd’hui sans accompagnement adapté. Cette situation n’est pas acceptable. Les AESH jouent un rôle essentiel au cœur des missions de l’Éducation nationale : garantir à chaque élève un accès réel à la scolarisation et à la réussite. Pour répondre à ces besoins et éviter de telles carences, la CFDT rappelle l’urgence d’améliorer leurs conditions d’emploi et de travail, en reconnaissant pleinement la valeur et l’utilité de leur engagement quotidien.

Du 17 au 22 novembre : des réunions d’infos AESH

Retrouvez notre article ICI pour connaitre les réunions organisées à votre rencontre.

Pour aller plus loin :