École Inclusive Ambitieuse et Soutenable : Les 25 Revendications Clés de la CFDT Éducation
L’école inclusive est un droit inscrit dans la loi et un pilier essentiel de l’École de la République. Elle vise à garantir que chaque élève, quels que soient ses besoins, puisse apprendre avec les autres. La CFDT Éducation Formation Recherche Publiques défend pleinement ce principe. 
Mais la réalité du terrain est bien plus complexe : manque de moyens, formation insuffisante, pressions psychologiques, sentiment d’isolement… Trop souvent, l’inclusion repose sur la seule bonne volonté des équipes éducatives.
Pour la CFDT, l’inclusion n’a de sens que si elle est soutenable pour les personnels et réellement profitable aux élèves. Elle refuse une inclusion réduite à l’affichage et présente 25 mesures concrètes, organisées autour de six priorités, pour construire une école réellement inclusive.
L’école inclusive est une exigence démocratique. Mais sans moyens, sans formation et sans pilotage adapté, elle peut devenir un facteur de souffrance pour les personnels.
1. Professionnalisation et Reconnaissance des AESH
Les Accompagnant·e·s d’élèves en situation de handicap jouent un rôle essentiel dans le fonctionnement de l’école inclusive. Pourtant, précarité des contrats, temps incomplets imposés et salaires insuffisants demeurent la norme.
Les Accompagnant·e·s d’élèves en situation de handicap jouent un rôle essentiel dans le fonctionnement de l’école inclusive.
La CFDT demande :
• La création d’un corps de fonctionnaires de catégorie B, avec un temps complet garanti et une vraie grille indiciaire.
• La reconnaissance officielle de leur rôle éducatif, avec participation systématique aux réunions d’équipes.
• Un temps de travail choisi permettant de vivre dignement.
• Une formation initiale renforcée, largement au-delà des 60 heures actuelles.
2. Un Renforcement Massif de la Formation des Personnels
La formation reste l’un des leviers les plus efficaces pour réussir l’inclusion. Aujourd’hui, les personnels débutent souvent leur mission sans préparation suffisante, et la formation continue reste trop rare.
La CFDT propose :
• Un volume obligatoire de formation pratique dans les masters MEEF.
• Un plan national de formation continue annuel et obligatoire.
• Des modules spécialisés pour mieux comprendre les différents troubles et besoins spécifiques.
• Des formations interprofessionnelles réunissant enseignants, AESH et professionnels médico-sociaux.
3. Santé au Travail, Moyens et Concertation d’Équipe
Sans soutien concret, l’inclusion peut devenir une source d’épuisement professionnel et de risques psychosociaux.
Parmi les propositions :
• Un droit d’alerte spécifique à l’inclusion, avec réponse obligatoire de l’administration.
• Des cellules d’appui capables d’intervenir dans un délai de 48 h.
• Le renforcement des Rased et des PAS pour apporter expertise et solutions.
• Un renforcement de la présence d’adultes dans les écoles et établissements.
• Des seuils d’effectifs ajustés selon les besoins des élèves.
La CFDT propose également que l’inclusion soit reconnue comme un travail d’équipe, avec un temps de concertation obligatoire inscrit dans les obligations de service.
4. Un Pilotage Axé sur la Qualité et l’Accessibilité Universelle
Le pilotage actuel repose trop souvent sur des objectifs quantitatifs, comme le nombre d’élèves scolarisés en milieu ordinaire. La CFDT appelle à une approche plus qualitative.
Elle demande :
• De nouveaux indicateurs prenant en compte la satisfaction des équipes et l’adéquation des moyens.
• Une évaluation annuelle des dispositifs locaux comme les PAS et les Pial.
• Le passage à une logique d’accessibilité universelle, intégrée dès la conception des locaux, outils et supports.
• Des programmes et évaluations plus souples, adaptés à la diversité des élèves.
Conclusion : L’Exigence d’un Investissement Durable
L’école inclusive est une exigence démocratique. Mais sans moyens, sans formation et sans pilotage adapté, elle peut devenir un facteur de souffrance pour les personnels.
La CFDT défend une vision qui associe adaptation des apprentissages, soutien des équipes et reconnaissance du travail accompli.
Pour bâtir l’école inclusive de demain, deux piliers sont essentiels : l’accessibilité universelle et la souplesse des parcours.
L’école inclusive doit devenir une réalité positive pour toutes et tous.